Migration et solidarité : une réflexion nécessaire autour des migrant·e·s de l’AES en Côte d’Ivoire

Migration et solidarité : une réflexion nécessaire autour des migrant·e·s de l’AES en Côte d’Ivoire

Migrant·e·s ou déplacé·e·s ? Quelle que soit la terminologie utilisée, une chose est certaine : derrière ces mots se trouvent des vies, des histoires, des trajectoires humaines. C’est autour de ces réalités que la Friedrich-Ebert-Stiftung a organisé, le 27 juin 2025, la présentation de sa note d’analyse «Migrant.e.s de l’AES en Côte D’Ivoire, partagés entre la peur du lendemain et l’espoir diplomatique » produite par le Groupe de Recherche Développement Migration et Frontières en Afrique (GRD-MIFA), section Côte d’Ivoire ; suivi un panel d’échange de haut niveau consacrée à la situation des migrant·e·s issus de l’Alliance des États du Sahel (AES – Burkina Faso, Mali, Niger) en Côte d’Ivoire.

Cette activité s’inscrit dans le cadre des réflexions régionales engagées par la Fondation sur les enjeux liés à la migration, à la solidarité et à la paix.

Dans un contexte marqué par les bouleversements géopolitiques récents, notamment le retrait de certains pays sahéliens de la CEDEAO, les débats ont mis en lumière les conséquences sociales, diplomatiques et sécuritaires de ces décisions sur les populations migrantes. Les tensions aux frontières, les difficultés d’intégration, la montée de la stigmatisation et les risques accrus d’isolement et de précarisation pour des milliers de personnes déplacées.

Au-delà des constats, les participant·e·s ont insisté sur une vérité fondamentale : « il y a un migrant en chacun de nous ».

La migration n’est pas un phénomène étranger, mais une composante constitutive de l’histoire humaine. Que ce soit pour des raisons économiques, familiales, climatiques ou politiques, nous venons tous de quelque part. Nos familles, nos quartiers, nos sociétés sont marquées par les mobilités passées ou présentes.

En Côte d’Ivoire, cette réalité est encore plus visible : des millions de personnes vivent ensemble, avec des origines diverses, formant un tissu social riche, mais parfois fragile.

C’est pourquoi les échanges ont mis en avant la nécessité de replacer l’humain au cœur des politiques migratoires.

L’analyse a notamment souligné la situation spécifique des femmes et des enfants migrants, souvent confrontés à des formes particulières de vulnérabilité.

Protéger les droits des migrants, renforcer les dispositifs d’accueil, lutter contre les discriminations et garantir l’accès aux services sociaux de base sont des impératifs partagés.

Une gestion solidaire et inclusive de la migration ne relève pas uniquement de la bonne volonté, mais de notre responsabilité collective en tant qu’États, organisations, communautés et citoyen·ne·s.

La Fondation Friedrich Ebert se réjouit que le travail accompli par le Groupe de Recherche Développement Migration et Frontières en Afrique (GRD-MIFA), section Côte d'Ivoire, ait suscité des débats enrichissants en vue de parfaire cette analyse.

Elle s’engage à poursuivre cette dynamique à travers des sessions de suivi, La FES, par ce travail, espère contribuer à une gestion plus solidaire du cas des migrant.e.s de l’AES, et plus particulièrement des femmes et des enfants.