02.11.2022

Formation Politique de la Jeunesse 2022 : La dernière ligne droite

Le programme Génération à venir (Genav) vise la formation de jeunes issus de diverses organisations de la société civile, des partis politiques et syndicats, sur les questions de leadership et la politique suivant des valeurs démocratiques. Il est établi à Abidjan et Bouaké.

Depuis sa création, ce sont plus de 500 alumni qui font la fierté de la fondation. Ce programme est une perceptive au renforcement de la démocratie à travers la formation des jeunes. La 17eme promotion a débutée en mars 2022.

Le second séminaire commun qui a réuni les jeunes d’Abidjan et de Bouaké marque la dernière ligne droite de la formation. Il s’est tenu dans la ville de Man à l’ouest du pays. Ce séminaire de formation visait à apporter aux jeunes du programme les outils théoriques et pratiques nécessaires sur plusieurs enjeux contemporains. Les thématiques du féminisme, la gouvernance des médias sociaux et la prise de conscience concernant les défis environnementaux ont meublé le programme. A la fin, les jeunes ont présenté des projets artistiques portant sur les thématiques de la gouvernance, d’égalité de genre, de protection de l’environnement et de la migration.

Le premier module animé par Mme Anne-Nadège ASSAHON, responsable du programme Genav de Bouaké, a porté sur « L’égalité – L’exemple du genre et du féminisme ». La présentation a été ponctuée de deux partages d’expériences. Mme TAHO Ange Prisca, leader de quartier populaire de Duekoue a parlé de sa contribution à la prévention et gestion des conflits dans le Guemon. Mme BIH née VAÏ Valérie, Présidente du Centre d’Excellence des Femmes (CEFEM) à Man, a partagé son parcours qui lui a valu d’être désignée lauréate du prix national d’excellence du meilleur artisan de paix et de cohésion sociale.

Toutes les trois femmes, du haut de la tribune offerte, ont appelé les participants à se défaire des considérations sexistes et aussi souligner le rôle important de la femme dans le développement local et national. Elles ont également tenu à rappeler que la femme a le droit d’être instruite, de s’asseoir à toutes les tables de décision et d’y faire entendre sa voix.

Le second module portant sur les « Médias sociaux et démocratie » a été animé par M. Ruben BONI, conseiller politique pour la jeunesse et les médias sociaux à la FES et Mme Judith RENOULT, collaboratrice à la FES.

M. Boni, dans sa communication, a souligné que les réseaux sociaux auparavant célébrés pour ses capacités de vitalisation démocratique sont aujourd’hui vivement accusés de desservir la démocratie. Ils peuvent contribuer à polariser les opinions, à favoriser la manipulation, à exacerber les tensions, et à favoriser la montée de positions radicales. Expliquant le fonctionnement des algorithmes des réseaux sociaux, M. Boni démontre que ces outils assurent qu’un utilisateur voit toujours en premier les contenus qui l’intéressent. Elle tend ainsi à enfermer chaque utilisateur dans une bulle cognitive qui a tendance à confirmer chacun dans ses opinions. L’utilisateur des réseaux sociaux se trouvant dans une telle situation se radicalise davantage. Alors que la démocratie exige pourtant que les citoyens soient exposés à des idées et à des expériences qui diffèrent des leurs.

Pour illustrer l’effet néfaste des algorithmes des réseaux sociaux, Mme Judith RENOULT a présenté le rapport d’Amnesty International (2022) intitulé "L’atrocité des réseaux sociaux : Meta face au droit à réparation des Rohingyas". Dans ce rapport, Amnesty International écrit que « les algorithmes de présentation du contenu de Meta ont activement amplifié et promu sur la plateforme Facebook des contenus qui incitaient à la violence, à la haine et à la discrimination à l’encontre des Rohingyas ».

Pour que les médias sociaux cesse d’être des outils de désinformation et aident davantage au renforcement des démocraties dans le monde, M. Boni insiste sur la nécessité de la formation des utilisateurs. Il pose également le défi d’auto régulation des plateformes des réseaux sociaux et la nécessité d’une régulation imposée par les Etats sans toutefois compromettre les avancées démocratiques liées à l’avènement des réseaux sociaux.

La troisième partie du séminaire consacrée au défis environnementaux a inclu les visites dans la région du Tonkpi. Les jeunes du programme Genav ont ainsi visité une des 18 montagnes de Man, puis la cascade naturelle de la même ville ainsi que les singes sacrés de Gbêpleu. Toutes choses qui ont permis aux jeunes de se rendre compte de la nécessité de préservation de la richesse environnementale de la région. Car au-delà de leur valeur écologique, ils ont une importance culturelle forte pour les communautés qui y vivent et permettent à ces populations de satisfaire leurs besoins physiologiques élémentaires.

Notons que ce séminaire a été une occasion de travailler à la synergie d’action entre les jeunes du programme Genav 2022, les jeunes du projet « Jeunes de valeurs » financé par l’Union Européenne et le Réseau Ivoirien des Leaders (RIL). A cette occasion, des panels thématiques, des rencontres de réflexion et des discussions informelles ont été menés en toute symbiose.

C’est sur ces notes de fraternité que s’est refermé le second et dernier séminaire du programme « Génération à venir 2022 ». Le prochain grand rendez-vous sera la cérémonie de clôture du programme.

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